Du 26 au 28 juin, Lomé (Togo) a accueilli les Rencontres africaines de Ressources éducatives, un événement majeur réunissant plus de 200 participants venus de 12 pays d’Afrique. Acteurs de la chaine du livre, responsables institutionnels, représentants de la société civile et responsables de ministères de l’Éducation ont pris part à ces journées de réflexion et d’échanges, centrées sur l’avenir des ressources éducatives sur le continent.
Organisées par l’UNESCO et l’Institut Français en collaboration avec le ministère de l’Education du Togo, ces rencontres avaient pour objectif d’évaluer les actions menées dans le cadre du programme « Ressources éducatives », de partager les enseignements tirés durant cette phase 2 mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives pour renforcer l’accès, la qualité et la diffusion des contenus éducatifs, avec une approche inclusive et durable.

Ouverte à Dakar (Sénégal) en mai 2022, les RARE 2 était l’évènement de clôture de ce programme qui a aidé à faire bouger les lignes dans certains pays ‘Afrique.
Des tables rondes structurantes
Aux côtés de l’Institut français Paris, j’ai eu le plaisir d’accompagner la préparation de quatre tables rondes stratégiques, qui ont permis de mettre en lumière des initiatives concrètes et des pistes d’action prometteuses. En tant que modératrice, j’ai voulu questionner ces acteurs de la chaine du livre en Afrique, aller les interpeler pour que les participants présents prennent la mesure de ce formidable travail de terrain porté par des professionnels pour faire vivre le livre jeunesse aux quatre coins de l’Afrique
Renforcer la collaboration entre acteurs publics, privés et société civile
Cette session a montré comment les festivals et salons du livre au Togo, au Bénin et à Djibouti dynamisent la production éditoriale et favorisent la coopération entre acteurs.
Un focus a été réalisé autour de l’exemple de la structuration du livre à Madagascar. Après avoir introduit ce parcours de structuration que j’ai piloté pendant deux ans, des acteurs du livre de la Grande Ile ont pu raconter l’impact local de ces actions, confirmées par le Secrétaire général du ministère de la Culture de Madagascar présent dans ce panel. L’expérience malgache a suscité un vif intérêt dans la salle : la mise en place d’un cadre de concertation et d’une charte professionnelle pour renforcer la structuration de la filière, se sont avérés très inspirants pour les participants qui l’ont largement souligné lors de la séance des questions et réponses.


Améliorer la qualité des ressources éducatives
Cette table-ronde a mis en avant le rôle clé de la littérature jeunesse bilingue pour concilier apprentissage des langues, valorisation des patrimoines locaux et motivation des élèves. En effet, de plus en plus de livres jeunesse de qualité sont édités en bilingue à travers l’Afrique ce qui aide énormément les enfants à s’approprier la lecture.
Les intervenants ont également souligné l’importance de produire localement des contenus adaptés aux contextes africains, capables de transmettre des valeurs et de traiter des enjeux sociétaux. Ainsi des éditeurs ont pu valoriser certaines très belles initiatives éditoriales en soulignant la cohérence de ces ouvrages qui collent parfaitement au quotidien des enfants.


Rendre accessibles les ressources éducatives
Centrée sur l’impact du numérique et des solutions adaptées aux contextes à faible connectivité, ce panel a notamment fait un zoom intéressant sur des dispositifs comme Afrikalan en Guinée, ou les dispositifs Off-line mis en place par l’IFEF à Dakar. Dans les deux cas, ces outils permettant d’accéder à des contenus sans Internet, ce qui affiche une parfaite prise en compte des réalités de terrain et notamment en bibliothèque. L’articulation entre livre papier, numérique et audio a été mise en valeur comme une clé pour favoriser l’inclusion et la diversité des usages.
Diffuser et sensibiliser autour du livre jeunesse
Cette dernière table ronde a valorisé des initiatives inspirantes telles que les bibliothèques mobiles ou malles tournantes au Bénin, à Madagascar et en Guinée, qui ont facilité l’accès aux livres dans les zones rurales. Un vrai travail de formation des médiateurs a été assuré dans les trois pays. Le rôle des enseignants, des libraires et des éditeurs a été souligné comme central pour développer le goût de la lecture dès le plus jeune âge.
Un bilan porteur d’avenir
Ces Rencontres Africaines à Lomé ont confirmé que le développement des ressources éducatives passe par une approche intégrée associant qualité des contenus, équité d’accès, innovation numérique et coopération entre acteurs. Elles ont aussi rappelé le rôle central du livre jeunesse comme levier de transmission culturelle et éducative.
Les participants ont largement exprimé leur volonté de poursuivre cette dynamique, en insistant sur la nécessité de donner des suites concrètes au programme. Beaucoup ont témoigné des changements déjà perceptibles dans leurs pratiques et dans la structuration de leurs filières, affirmant que ce cadre d’accompagnement avait accéléré leur développement et renforcé leur capacité d’action.


Ces échanges ouvrent ainsi la voie à de nouvelles synergies entre pays et institutions, renforçant l’espoir qu’une génération d’apprenants africains puisse bénéficier de ressources mieux adaptées, plus accessibles et plus inclusives.
Cette mission à Lomé s’inscrivait dans le cadre de ma collaboration avec :


