Dans le cadre de la Semaine de la littérature africaine, l’Institut français du Cameroun m’a missionnée pour former et accompagner des libraires à Yaoundé et Douala. Ces dix jours de terrain (mars 2024) avaient été soigneusement préparés avec Ange Mbelle (GVG) afin de mieux cerner les besoins localement.
Réunir les libraires par la pratique
Deux journées de formation se sont déroulées à l’Institut français de Yaoundé réunissant 15 libraires venant de la capitale mais également de Douala et Maroua.
La thématique portait sur la relation avec le client. Dans les attentes des participants, la plupart ont cité le fait de vouloir fidéliser leur clientèle. Ce module de formation était 100 % pratique, sans support PowerPoint. En effet, il était essentiel que les libraires puissent s’approprier par le biais des cas pratiques et jeux de rôles, les techniques essentielles de questionnement et de conseil.
Le véritable enthousiasme de tous a favorisé un rapport collaboratif dans la bonne humeur. Cette thématique qui démarrait par l’accueil sous toutes ses facettes, a permis de soulever mille et une questions sur les aspects de la librairie et les enjeux de son positionnement dans la chaîne du livre.
Je me suis retrouvée face à des libraires qui avaient envie de parler de leur métier, qui citaient des cas tirés de leur quotidien avec des exemples souvent parlants.
Lors des évaluations, 100% des participants ont affirmé que cette formation leur avait apporté plus qu’ils n’en n’attendaient à l’origine. Un point essentiel pour ces personnes qui n’ont jamais été formées aux techniques de la librairie mais qui pratiquent ce métier au quotidien
Une deuxième phase de la mission concernait l’accompagnement des librairies selon leurs besoins.
« Je suis à votre disposition »
C’est par cette phrase que j’ai démarré avec ces librairies. Cette approche a permis de me recentrer mes interventions par rapport à leurs propres attentes et besoins.
À Yaoundé, j’ai accompagné 3 librairies : l’iconique librairie des Peuples noirs fondée par l’écrivain Mongo Beti en 1994, la librairie Saint Paul qui a plus de 60 ans d’existence et les établissements Livr’Afrique.
A Douala, j’ai démarré par la librairie Lipacam en plein centre-ville, une entreprise familiale établie de longue date. Puis, dans un quartier en plein développement, Solutions Bookshop qui a une douzaine d’années et enfin F-Line qui a pu m’expliquer son projet d’agrandissement.
Ces libraires racontent ce qu’un accompagnement leur a apporté
LIBRAIRIE DES PEUPLES NOIRS (Yaoundé)
Les nombreux sujets évoqués relatifs à notre rayonnage ainsi qu’à nos stratégies commerciales et à la gestion de notre stock nous ont plus qu’ouvert les yeux sur quelques-unes de nos limites.
Ambroise Kom
LIVR’AFRIQUE (Yaoundé)
Vous confirmez votre disponibilité à aider le plus grand nombre à se développer, à s’améliorer. En réalité, nous avions besoin d’un tel accompagnement pour nous remettre en question et permettre une meilleure productivité.
Thomas Percy
SOLUTIONS BOOKSHOP (Douala)
Notre plus grande victoire est qu’elle nous a donné toutes les informations utiles que nous avons tant recherché sur « comment importer les livres de France ? »Merci d’être toujours à l’écoute et disponible
Gaëlle Salma
LIBRAIRIE LIPACAM (Douala)
Mon équipe et moi avons appris en une demi-journée tellement de choses que nous avons commencé à mettre en place. ce que tu nous avais conseillé dès que tu es partie.
Marthe Tiani
LIBRAIRIE SAINT PAUL (Yaoundé)
Nous avons approfondi la pratique, et avons travaillé sur l’aménagement, le classement des livres en rayon, des éléments signalétiques. Toutes ces actions avaient en commun : appel, choix et besoin
Sr Julianna
LIBRAIRIE F-LINE (Douala)
Encore merci pour cet apport d’expertise. Nous ferons tout notre possible pour appliquer les conseils et orientations.
Florence
En marge de cette mission, se tenait aux mêmes dates se tenait le Salon international des Industries du Livre de Yaoundé (SIILY), initié par Matchadje Yogolipaka (éditions Luppepo) une belle opportunité pour rencontrer certains éditeurs, dans le joi cadre des jardins du Musée national.
Le Semaine de la Littérature africaine
L’Institut français du Cameroun qui organise la Semaine de la Littérature africaine avait invité pas mal d’auteurs er a procédé à la remise du Prix Voix d’Afriques (JC Lattès – RFI) à son lauréat ivoirien Nincemon Fallé.
Cette mission au Cameroun a aussi permis de mettre en place des connexions avec d’autres événements internationaux proches auxquels les professionnels camerounais seront associés.
Nous formons un beau réseau en Afrique et développer nos liens est l’un des enjeux pour mieux rayonner.
Mission soutenue par
